8
mars: journée internationale des femmes
ONT-ELLES ENFIN OBTENU UNE PLACE DANS
LES SOCIÉTÉS AFRICAINES APRES DE LONGUES ANNÉES DE LUTTE POUR LEUR
AUTONOMISATION ?
Le 8 mars est la date choisie par les
Nations unies pour la célébration de la journée des femmes. Depuis des années,
de nombreuses associations de femme en Afrique luttent pour l’autonomisation et
l’émancipation des femmes. Mais aujourd’hui l’on constate que le résultat de ces luttes n’a pas amélioré
la situation. Malgré le changement de la condition des femmes dans certains
pays de l’Afrique, la question de la parité ou de l’équilibre entre l’homme et
la femme reste toujours et demeure.
Officialisé
par l’ONU en 1977, le 8 mars est une journée de manifestation à travers le monde
pour faire le bilan sur la situation des femmes. Au Bénin, le sujet sur les
femmes reste toujours une brûlante actualité. Ce combat qui a débuté depuis des
années et qui a été mené par les régimes précédents n’ont pas abouti jusqu’à
nos jours aux résultats escomptés. Malgré les activités et efforts menés par les
associations et ONG tel que l’association
des femmes juriste du Bénin (AFJB), l’association des femmes solidaires du Bénin,
l’ONG SINDO, l’ONG MENDEZ, le réseau des mamans modèles (REMAM), l’organisation
des femmes aveugles du Bénin (orFeAB) dans le cadre de la promotion des femmes
au Bénin, aucune évolution n’est observée. La phallocratie domine et le statut
de « femme de maison » attribué aux humains du sexe féminin demeure
toujours.
Plusieurs
sont ces maux qui empêchent les femmes
de s’épanouir et de s’intégrer dans les
grandes instances de prise de décision. La culture béninoise qui a longtemps
mis la femme en arrière-plan continu toujours de faire son chemin. Si Aujourd’hui, l’on plaide pour l’égalité d’accès
à la fonction entre l’homme et la femme c’est parce que la situation s’aggrave
au fil des années. Les femmes sont très peu représentées dans de nombreux corps
de métiers et sont même absente dans d’autres.
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Femme Africaine |
Les
femmes sont très minoritaires dans le nouveau gouvernement béninois. Sur les 21
ministres du gouvernement constitué par le président béninois Patrice TALON, il
n’y a que trois femmes qui occupent des postes ministériels. A l’assemblée
nationale, la situation est encore pire, les femmes n’atteint même pas les 9%.
Ce
problème de la faible présence des femmes dans de divers secteurs d’activité préoccupe
bon nombre d’autorité. Au niveau de l’assemblée national, des reformes basées sur le genre ont été envisagées par
l’actuel bureau présidé par Me Adrien
Houngbedji. Cette réforme aura pour objectif de prendre en compte les femmes,
de leurs céder au moins 24 sièges au
parlement.
Le
président Patrice Talon quant à lui avait déjà notifié qu’il ne basera pas son
mandat sous le signe de la parité. Cependant le problème est pris en compte par
son gouvernement. Pour le ministre du travail et de la fonction Mathys Adidjatou, les manifestations
folkloriques ne sont plus au rendez-vous cette année. En effet, des journées de
réflexion sur la condition des femmes seront organisées dans chaque localité du
pays.
Il
ne s’agira donc plus pour les femmes de se déplacer d’un département à un autre
ou encore de s’approprier des tissus.
Cette
année le thème choisi par le fond des Nations unies pour la femme est
« les femmes dans un monde du travail en évolution : une planète
50-50 d’ici 2030 ». C’est sans doute une vision noble mais qui demande
assez d’effort à l’endroit des femmes. Les femmes doivent comprendre que la liberté
ne se donne pas mais elle s’arrache et doivent prendre en main leur destin pour
pouvoir triompher comme l’on fait beaucoup d’autres. Aujourd’hui les béninois
sont fiers de voir Angélique Kidjo triomphé dans le monde entier, le chemin n’a
pas été achevé en un seul jour. Le Liberia est fier d’avoir une femme présidente.
Ellen johnson sirleaf (présidente en exercice de la CEDEAO) ne s’est pas levée
pour demander à être présidente mais à revendiquer sa place féminine et s’est
battue énormément.
Aujourd’hui,
en Afrique, les hommes même sont conscients de leur échec dans l’exercice du
pouvoir c’est le tour donc des femmes.
Il
faudra donc pour les gouvernants africains de réfléchir sur l’amélioration des
conditions des femmes car elles ont aussi leur mot à dire.
Kamilou BALOGOUN