Invalidation
des élections au Kenya
Quelles
leçons pour le Benin ?
La cour suprême kenyane a
annulé les élections présidentielles du 08 août dernier après le recours de
l’opposant Raila Odinga. L’analyse de
cette décision de la cour suprême kenyane permet de tirer des leçons aussi bien
sur l’évolution de la démocratie béninoise que sur l’autonomisation de la
justice au Benin.
Kamilou
BALOGOUN
Considéré comme l’un des meilleures démocraties
africaines, le Bénin fait partie des
rares pays en Afrique où les élections sont organisées pacifiquement.
Cependant, des irrégularités ou imperfections liées aux scrutins constituent un
point que soulève la plupart des candidats.
Au Kenya, les résultats de la présidentielle du 08 aout dernier
qui ont porté le président sortant Uhuru
Kenyatta au pouvoir ont été annulés par la cour suprême du pays suite aux
recours faits par l’opposant, Raila
Odinga qui est arrivé deuxième à cette même
élection.
Cette nouvelle qui a envahi le monde doit servir
d’exemple de maturité démocratique à tous les autres pays du continent. Le Benin
étant l’un des pays où la démocratie siège encore depuis plus de deux décennies doit aller à
l’école du Kenya.
Les
leçons à tirer
La prise en considération du recours fait par le candidat déchu montre que la justice
Kenyane est autonome et fait son travail en toute équité.
Les irrégularités et illégalité ayant affectées l’intégrité
de l’élection prouvent que les membres de la commission électorale, les
observateurs internationaux et même les membres de la cour constitutionnelle
ont failli à leur mission.
La cour kenyane a opté pour une décision audacieuse et
salutaire pour avoir annulé les élections présidentielles suite à de nombreuses imperfections. C’est un acte qui
donne de bel exemple en ce qui concerne l’indépendance des institutions de
l’Etat vis-à-vis du pouvoir exécutif.
Le Bénin a évité le pire en 2011
Après la proclamation des résultats provisoires du
premier tour des élections présidentielles de 2011 au Bénin par la commission électorale nationale
autonome donnant pour vainqueur, le président
sortant Boni Yayi, l’opposant d’alors Me Adrien Houngbedji et d’autres
candidats ont levé la voix pour contester les résultats.
Contrairement au cas du Kenya, les instituions judiciaires du Bénin n’ont pas
pris en considération les nombreux recours faits par certains candidats. La
cour suprême béninoise qui a fait du chemin jusque-là, peut s’inspirer de son homologue du Kenya pour faire
mieux les années à venir.
En ce qui concerne le Kenya, une nouvelle élection présidentielle
sera organisée le 17 octobre prochain et opposera le président sortant Kenyatta
au leader de l’opposition Raila Odinga.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire